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AVEZ-VOUS LE TEMPS ?

En cette période de rentrée où le réflexe nous incite à penser que nous n'avons plus de temps, ce réflexe qui n'a de sens que par habitude, comme celle qui nous pousse à remonter les épaules lorsque vient la pluie ou à sursauter devant une scène d'un film de fiction, voilà l'occasion d'interroger nos vieilles rengaines. 


La toute première : celle du temps. D'un temps qui aurait plus de pouvoir que nous-même sur notre propre existence. Un temps extérieur, terrible, pas flexible pour un sou !


Cet espace entre deux secondes, invisible, nous voudrait-il tant de mal ?

Faut-il être poète pour imaginer une valse... à mille temps !


Car le temps, invisible n'a ni odeur ni goût. Il ne fait pas même de bruit.


Avez-vous parfois l'impression de capituler devant lui ? Ou plutôt devant l'idée que vous vous en faites ? Écoutez donc un opéra de Wagner et quatre heures de temps vous sembleront une minute ! Certains appellent cela un effet hypnotique. Ou rappelez-vous des moteurs dans la rue qui vous dérangeraient la nuit dernière et semblaient durer une éternité...


Le temps, en réalité, est à notre service. Il prend la forme que nous lui donnons. Comme un chewing-gum, il peut s'étirer ou se ratatiner, se densifier ou s'étaler. Parfois nous focalisons ce micro-événement tandis qu'il serait question de prendre un peu de hauteur. D'autres fois il est bénéfique de sortir du plan large pour accéder à cette minute précieuse.


Le temps est un fabuleux enseignant de nos trompes l'oeil en cascade. Il nous dit où nous en sommes dans l'espace. Le nôtre. À l'intérieur. Serré ou à l'aise. Respirons-nous ? Que l'on se sente rapide ou lent, cela n'a rien d'objectif, à part dans le chronomètres des JO ! Et encore... certains sportifs vous diront ne pas avoir eu l'impression d'aller vite alors qu'ils viennent de battre leur propre record.


C'est qu'il y a tout cela entre deux battements de coeur.


Prenons un temps alors, si vous le voulez bien. Une seconde. Et allons un peu plus loin dans cet instant qui nous est offert.


Comme Alice au Pays des Merveilles, il suffit d'observer l'instant pour qu'il se déploie, sans limite. Le fameux passage secret...


À cet instant, l'être entier peut enfin réaliser qu'il est libre. 


INFINIMENT, TOTALEMENT LIBRE !


Libres d’être libres - et même de ne pas l’être. Libres de faire, de dire, de penser. D’agir. Bien sûr, chaque cause mène à une conséquence. En réalité mille conséquences, indirectes… Ni bien ni mal. Juste un effet domino. Incalculable. C’est cela l’humanité. Accepter ce qui nous dépasse pour mieux embrasser notre liberté.


À ceux qui diraient que dans certains pays, dans certaines circonstances, dans certains systèmes, l’on n’est pas libre, je rétorquerais ce que Marshall Rosenberg, créateur de la Communication Non-Violente expliquait, en parlant des pires conflits humains : nous avons toujours le choix, parfois jusqu’à celui, radical, entre vivre ou mourir. Mais il reste un choix. Donc une liberté. S'en rappeler, c'est s'offrir un espace sur lequel rien n'a de prise et c'est se rappeler sa pleine souveraineté. Trop souvent ratatinée, sans même besoin d'aller jusque sur un champ de bataille. Nous avons nos batailles intérieures qui, comme Don Quichotte, nous incitent à brandir nos épées de peur d'être emprisonné...


En réalité, peu importe où nous sommes, sur quelle terre ou en quel temps, nous sommes comme ces poissons dans l’océan. Libres et destinés. Libres d’errer partout. Destinés à errer au sein de l’océan. 


Les réseaux sociaux pullulent de revendications à la liberté. Car, derrière les millions de préceptes quotidiens d’être plus comme ceci ou moins comme cela, il n’est question que d’un besoin inconscient de se rappeler à sa propre liberté. À son droit d’être libre. 


Mais nous sommes (déjà) libres !


LA TYRANNIE DES PENSÉES


Penser qu’il faudrait faire moins ou faire plus, aller à droite, à gauche ou même rester sur place pour mieux être, est l’affirmation d’une croyance fichtrement limitante. En réalité, chacun est libre ! Donc créateur de soi-même.


Combien le savent ? Combien y croient réellement ? Et, enfin, combien le vivent ?


Je dirais : 70%. 30%. 2%.


L’on peut bien avoir envoyé baladé son job et son employeur mais se sentir enfermé par des croyances sur sa famille, son mariage, ses morales ou sa religion. Et l’on peut se croire affranchi de tout dogme et pourtant abdiquer devant l'esprit d'un fantôme ou la peur d'être malheureux, de se tromper ou d'être une mauvaise personne.


Personnellement je crois que nous n’imaginons même pas à quel point nous sommes libres. Et pourtant, je crois aussi que nous sommes destinés à une partition. Cela n'a rien de contradictoire. Cette immense partition est comme l’océan pour le poisson. Tout y est possible, par milliards et milliards d'algorithmes. C'est cela l'interprétation...


Il existe des millions d'interprétations différentes de Bach depuis le 17ème siècle. Car il y a autant de manière de le jouer que de l'écouter, et cela n'a aucune fin.


Au sein de cette partition, aucun chemin n’est bon, aucun n’est mauvais. Aucun n'est faux, aucun n'est vrai. Toutes les informations existent - et leur contraire. Alors nous créons la partition à mesure que nous la jouons.


EXPLORER LA CRÉATION


Comme nos neurones lorsqu’ils se créent ou se réparent, nous sommes, tel Christophe Colomb, en perpétuelle exploration de terre nouvelle, renouvelée : l’instant. 


Et comme tout explorateur, le doute n’est pas un ennemi mais un allié. Car douter de ses certitudes, douter de ses peurs ou de ses chaînes… interroger et s’interroger encore ! C’est cela le navire qui fend les océans pour parvenir jusqu'à l’autre bout du monde.


"Doutes de vos peurs plutôt que de vos rêves", disait le poète !


Alors, à tous ceux qui pensent être fondamentalement libres mais se demandent encore comment dire « non » ou comment dire « oui », à ceux qui stressent face à la rentrée ou reculent avant de monter sur scène, à ceux qui hésitent d'attendre encore pour vivre leur meilleure vie... il est bon de se rappeler combien nous sommes libres. En chaque seconde nous avons le choix au sein de la partition. Ainsi nous sommes créateurs !


Ce sont justement dans ces périodes où l'on voudrait remettre à demain de transformer sa manière de penser qu'il est temps de penser autrement. Et s'en amuser ! Alors fondent nos crispations entre tous nos battements d'ailes...


Je vous souhaite la liberté de vivre ce que vous vivez, d'être ce que vous êtes

et vous souhaite un merveilleux mois de septembre !


Infiniment...


Hélène Tysman



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